Vous cherchez
L'action internationale
22.07.2019 |

Ebola: une urgence sanitaire mondiale trop peu médiatisée

Une volontaire Croix-Rouge anime une session de sensibilisation dans une classe d'enfant en RDC

Alors que l’OMS vient de déclarer l’épidémie de fièvre Ebola qui sévit en République Démocratique du Congo (RDC) urgence sanitaire mondiale, la réponse est loin d’être terminée. Sur place, plusieurs facteurs entravent le progrès, parmi lesquels un manque criant de visibilité internationale.

 L’insécurité et la résistance de la communauté comme frein aux actions de terrain

L’épidémie se déroule dans une région touchée par un conflit vieux de deux décennies, qui a emporté d’innombrables vies et empêche encore aujourd’hui des millions de personnes de satisfaire à leurs besoins les plus élémentaires. La violence sévit au Nord-Kivu et en Ituri, et les attaques contre les établissements de santé et leur personnel sont légion. Face à cette situation, il est nécessaire de répondre aux craintes et aux besoins de la communauté et pour cela, d’adopter une stratégie locale. En effet, cette épidémie ne prendra fin que lorsque les communautés dirigeront elles-mêmes les efforts d’intervention. Nous devons écouter leurs préoccupations, leurs peurs, et y apporter une réponse concertée afin de tisser un lien de confiance nécessaire à l’acceptation des acteurs humanitaires.

Rendre les communautés actrices de la prévention du virus ebola

La préparation est la clé pour aider à contenir l’épidémie. La Croix-Rouge mobilise et forme des volontaires, achète du matériel et met en place des mesures pour empêcher l’épidémie de se propager aux provinces voisines de la République démocratique du Congo et à des pays comme le Burundi, le Rwanda, le Sud-Soudan et l’Ouganda. Les équipes préparent les communautés, veillant à bien comprendre comment les prévenir, à reconnaître les symptômes potentiels et à y faire face, ainsi qu’à procéder à des inhumations dans le respect de la dignité. Nous avons constaté que lorsque les communautés sont préparées, elles peuvent réagir rapidement pour aider à contenir les cas, y compris les trois cas confirmés en Ouganda et d’autres cas suspectés au Sud-Soudan.

Des volontaires animent une session de sensibilisation au virus Ebola dans une école en RDC

Des volontaires de la Croix-Rouge organisent une activité d’engagement communautaire dans une école locale afin d’enseigner aux enfants à prévenir sa propagation. L’engagement communautaire est un élément essentiel pour enrayer la propagation du virus Ebola en RDC.

La confiance: une stratégie payante pour lutter contre le virus

Construire la confiance de la communauté prend du temps et des ressources. Mais nous avons constaté que l’investissement était rentable pour l’acceptation des équipes d’inhumation sûres et dignes de la Croix-Rouge. Les équipes d’inhumation soutenues par la Croix-Rouge et la Protection civile ont répondu à plus de 8 000 alertes afin de procéder à des inhumations sûres et dans la dignité des familles qui ont perdu un de leurs proches, soupçonné d’être atteint d’Ebola. Le taux de réussite de ces inhumations est resté constamment élevé à 80%, tandis que les retours négatifs ont diminué au fil du temps grâce à un travail d’engagement communautaire de qualité et à une adaptation constante de l’approches de la Croix-Rouge en fonction des retours de la communauté. La résistance de la communauté pour des sépultures sûres et dignes a considérablement diminué, passant de 79% au cours des deux premiers mois de l’opération à 8% maintenant. Ce genre de travail doit continuer si nous voulons vaincre cette maladie. Nous appelons nos partenaires et donateurs à donner la priorité à leur soutien à notre opération dirigée par la communauté et aux opérations des autres organisations impliquées dans la réponse.

L’inhumation, vecteur de propagation ou de contention de l’épidémie

Des inhumations sûres et dignes sont également essentielles pour mettre fin à cette épidémie et, espérons-le, pour en finir. Ebola est une maladie provoquée par le soin des malades et des morts. Par exemple, lors de l’épidémie d’Afrique de l’Ouest 2013-2016, 60% de tous les cas d’Ebola en Guinée étaient liés à des enterrements traditionnels. Dans certaines régions de la Sierra Leone, ce chiffre a grimpé à 80%. Nous avons formé plus de 1 500 volontaires qui effectuent des inhumations sûres et dignes et continuons à impliquer les communautés sur une base régulière. Les équipes enterrent non seulement les cas confirmés d’Ebola, mais également toute personne décédée avec des symptômes évocateurs de la maladie. Cette activité n’est pas bon marché. Chaque enterrement sûr et digne revient à près de 500 euros – et ceci n’inclut pas la supervision technique, ni la logistique nécessaire pour déplacer l’équipement en RDC ou les activités d’engagement de la communauté qui aident les équipes à obtenir un accès plus sûr.


Soutenir les victimes

Sur place, chacun de vos dons fait la différence. Vous pouvez nous aider à poursuivre nos efforts auprès des victimes. Faites un don et relayez notre appel auprès de vos proches.

Je fais un don