Armes à sous-munitions, 10 ans après l’adoption du Traité d’interdiction
Il y a dix ans aujourd’hui, la Convention historique d’interdiction des armes à sous-munitions était adoptée, des armes dont les conséquences sur les populations civiles sont dramatiques pendant, et bien longtemps après les conflits.
Qu’est-ce qu’une bombe à sous-munitions et quelles sont les conséquences de son utilisation?
L’arme à sous-munitions est composée d’une bombe mère qui se présente sous forme d’un conteneur. À l’intérieur, sont stockés des engins explosifs de plus petite taille appelés sous-munitions, leur nombre peut atteindre 600 par bombe. Une fois l’engin lancé et les sous-munitions dispersées, la zone touchée peut s’étendre jusqu’à 30 000m2. Leur manque de fiabilité fait qu’entre 10 et 40 % des armes à sous-munitions n’explosent pas lors de leur impact.
Le risque immédiat est de tuer et de mutiler indistinctement des civils en particulier dans les zones habitées, en violation des principes du droit international humanitaire. Sur le long terme, les zones contaminées continuent de mettre gravement en danger les populations. La présence de sous-munitions non explosées rend la reconstruction extrêmement difficile et dangereuse de même que l’exploitation agricole et l’assistance humanitaire, tant la surface touchée est vaste et imprécise.
Ces risques sont toujours là aujourd’hui. En 2016, les bombes à sous munitions faisaient encore près de 700 victimes civiles. Parmi les victimes identifiées, on estime que 41% sont des enfants et 27% sont des femmes et des jeunes filles.
Que fait la Croix-Rouge ?
La Croix-Rouge de Belgique et plus généralement le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge participent activement au plaidoyer en faveur de l’interdiction des bombes à sous-munitions. La Croix-Rouge appelle à mettre fin à leur utilisation. Elle prône également l’universalisation du traité d’interdiction et sa mise œuvre effective par les États. Ce traité prévoit l’interdiction totale de ces armes : leur conception, leur stockage, leur transfert et leur usage. Ouvert à la signature des États à Oslo le 3 décembre 2008, le traité est finalement entré en vigueur le 1er août 2010. Il lie actuellement 103 États. Des mesures concrètes permettent d’avancer dans l’éradication des conséquences humanitaires liées à l’utilisation des armes à sous-munitions: la destruction des stocks, la dépollution des zones contaminées dans un certain délai et une assistance complète aux victimes.
Dans les pays concernés, les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et le CICR, aux côtés des Nations Unies, des agences gouvernementales et de nombreuses autres organisations, sont actives en matière de dépollution des zones contaminées, d’éducation à la réduction des risques, d’assistance aux victimes et de promotion du droit international humanitaire.