30 août : Journée internationale des personnes disparues
Depuis 81 ans déjà, la Croix-Rouge de Belgique dispose d’un service «Rétablissement des liens familiaux » (RLF) qui a pour mission d’aider les personnes sans nouvelles de leurs proches en s’efforçant de rétablir le contact avec leurs disparus. La Croix-Rouge (communauté francophone) a ouvert 274 recherches en 2017 et résolu 107 dossiers.
107 personnes retrouvées en 2017
A l’occasion de la Journée internationale des personnes disparues, ce 30 août, le service RLF de la Croix-Rouge dresse son bilan :
- Nombre de nouvelles recherches initiées en 2018: 274
- Dossiers clos positivement : 107 (personnes retrouvées)
- Personnes décédées : 3
- Dossiers clos négativement : 145
- Messages Croix-Rouge envoyés : 44
Les trois pays les plus concernés sont l’Afghanistan, la Guinée et la Somalie (chiffres 2017) qui représentent à eux trois plus de la moitié des demandes.
Des demandes en augmentation
Les demandes de recherches ne cessent d’augmenter et ont presque doublé de 2006 à nos jours. Ceci s’explique par la hausse des conflits et des catastrophes naturelles. Près de 7000 dossiers ont été ouverts de 2006 à 2016 et un peu plus de 2000 ont été résolus. Outre les recherches, le service RLF a été fort actif au Hub humanitaire ouvert à Bruxelles durant l’année afin de prévenir les disparitions au sein des migrants en transit. Mais comment ?
- Maintien du lien – Accès donné à trois téléphones qui ont permis 4675 appels vers les familles inquiètes au pays d’origine (les « 5’ phone calls »)
- Prévention – Mise sur pied d’activités de prévention : divers outils et une soixantaine de messages (« speech ») auprès des groupes présents
- Connectivité – mise à disposition de points de recharges et wi-fi
- Près de 250 visites quotidiennes au Hub depuis janvier 2018
Un cas résolu
Ahmad a 15 ans lorsqu’en novembre 2016 il se rend au Service RLF pour la première fois. Le jeune adolescent était complètement perdu et pour cause… il avait perdu toute sa famille : son papa, sa maman et ses trois jeunes frères et sœurs.
Pour le service, malheureusement, rien de très inhabituel. Les collaborateurs savent combien la trajectoire migratoire met en péril des familles entières, quand elle ne les tue pas. Dans le cas d’Ahmad, la séparation a eu lieu lors de son passage en Turquie et d’une traversée périlleuse de nuit. Le groupe s’est éparpillé dans l’obscurité. Ahmad s’est retrouve seul. Tout ce qu’il sait alors c’est que leur destination finale était censée être la Suède.
Deux mois plus tard, il arrive en Belgique où il obtient son statut de réfugié. Il est mineur et est donc logé dans une famille d’accueil. Après sa visite, le Service RLF lance la recherche, prioritairement en Turquie. La photo du jeune adolescent est enregistrée sur la base de données européennes Croix-Rouge « Trace the Face », outil essentiel qui offre l’opportunité aux personnes qui recherchent un proche de diffuser leur visage.
Une année s’écoule pendant laquelle les recherches ne donnent rien… Jusqu’à ce que le Service soit contacté par les collègues de la Croix-Rouge Suédoise. Ces derniers avaient été sollicités par le Croissant-Rouge Turc qui accompagnait alors les parents d’Ahmad, eux-mêmes à la recherche de leur fils… La famille n’avait en fait jamais quitté la Turquie et pensait qu’Ahmad était arrivé en Suède, pays de destination initial. Agissant comme les autres services RLF européens dans le cas d’une disparition sur les trajectoires migratoires, la Croix-Rouge Suédoise avait alors consulté la base de données « Trace the Face » et découvert la recherche qu’Ahmad avait entamée au départ de la Belgique.
Après les vérifications d’usage et le consentement des deux parties, parents et enfant ont enfin pu s’appeler. L’émotion était à son comble, pendant tout ce temps, Ahmad ne savait pas si sa famille avait survécu ou non…