Yémen: aidez les victimes de la famine
Des millions de personnes menacent de mourir de faim au Yémen en ce moment même. Cette crise alimentaire découle d’un conflit qui dure depuis plus de trois ans maintenant. Bombardements et insécurité règnent en maître sur le pays, et rendent nécessaire la mise en place d’infrastructures dédiées pour assurer l’acheminement des vivres vers les endroits touchés. Jusqu’à récemment, la fermeture des frontières, des ports et de l’espace aérien le rendaient quasiment impossible.
6 familles sur 10 souffrent de famine au Yémen
Des combats intenses se déroulent actuellement à Hodeida, qui abrite le plus grand port du pays par lequel transitent 70% des importations de produits alimentaires et d’aide humanitaire. Les combats qui s’y déroulent réduisent l’afflux de nourriture à son minimum et plonge 6 familles sur dix dans l’insécurité alimentaire.
Des stocks alimentaires qui s’épuisent
La Croix-Rouge tente désormais d’acheminer des vivres au Yémen via l’aéroport de Sanaa, le port d’Aden, et à travers des camions venus d’Oman et d’Arabie saoudite. Notre organisation est en mesure d’assurer le transport de ces denrées alimentaires jusqu’aux différents lieux de stockage que compte le pays, mais ces stocks s’épuisent progressivement et rendent la nourriture encore disponible si chère, qu’il est impossible pour beaucoup de citoyens de l’acheter.
Manque d’eau potable et choléra
Cette insécurité alimentaire en entraîne d’autres, par effet de cascade. Le conflit qui ravage le Yémen prive près de 15 millions de personnes d’accès à l’eau salubre, aux installations sanitaires et aux des hôpitaux. Chaque jour, 20 personnes meurent de maladies évitables. A titre d’exemple, un million de personnes ont été contaminées par le choléra l’année dernière, et 22.000 d’entre elles en sont mortes. Cette maladie est pourtant facile à éviter, à condition de disposer d’un accès suffisant à l’eau salubre. La malnutrition favorise également, de manière complexe mais non moins évidente, de nombreuses infections qui compliquent encore la situation.
Un risque accru pour les femmes enceintes et les enfants
Au cours du premier semestre de 2018, quelque 495 000 personnes ont reçu des colis destiner à lutter tant contre la malnutrition que contre la prolifération de maladies. Pour ce faire, ils contenaient en plus des lentilles, du riz et de l’huile, du savon afin d’assurer le minimum d’hygiène. Les femmes enceintes et les enfants, qui courent un risque accru de malnutrition, reçoivent des solutions prêtes à consommer riches en nutriments. La Croix-Rouge soutient également de nombreuses boulangeries situées à Taiz, permettant ainsi à 91 000 personnes de recevoir quelques tranches de pain chaque jour.
Prendre soin des cheptels et des infrastructures, menacés par le conflit
Là où la sécurité le permet, nous travaillons sur la sécurité alimentaire à long terme. 700.000 animaux doivent être vaccinés, du foin et des semences doivent également être distribués. Une autre priorité absolue est de réparer les infrastructures d’approvisionnement en eau dans les hôpitaux et les écoles, endommagés dans les conflits.
Des membres de la Croix-Rouge sur le terrain, mais menacés
En d’autres termes, nous parons au plus urgent mais ici comme ailleurs, la paix reste la seule solution viable sur le long terme. Le non-respect du droit humanitaire rend chaque jour notre travail plus difficile. L’été dernier, les attaques et les menaces ont conduit 71 travailleurs de la Croix-Rouge à quitter le pays.