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L'action internationale

Prévenir plutôt que guérir: aider avant la catastrophe

© Lene Vendelbo/International Federation of Red Cross and Red Crescent Societies Inondations, Sud du Malawi, février 2015.

FbF ou Forecast based Financing, une technique innovante dans l’aide humanitaire qui propose de «prévenir plutôt que de guérir»!

Prévenir, pour sauver plus de vies

Le Forecast based Financing, développé par la Croix-Rouge de Belgique avec le soutien du gouvernement belge, est en effet un mécanisme qui se base sur les prévisions météorologiques, pour agir dans les quelques jours qui précèdent une catastrophe climatique et en réduire l’impact sur les personnes vulnérables. À l’heure où les catastrophes sont, hélas, en augmentation constante en raison du réchauffement global de la planète, le Forecast based Financing s’avère indispensable pour sauver des vies.

Implémentation au Mali et au Niger

La Croix-Rouge de Belgique développe déjà ce mécanisme en Afrique.  Abdouramane Gado Djibo, délégué au Mali et au Niger, est spécialiste en hydrologie et climatologie. Les deux pays où il travaille sont chaque année touchés par des inondations à la saison des pluies. Notre délégué s’attache à déterminer les actions à mettre en œuvre dans les quelques jours précédant les inondations. Ces mesures permettront aux populations de se protéger avant la catastrophe et de mettre à l’abri leur famille et leurs biens.

«Les pluies diluviennes sont plus faciles à gérer, car les prévisions météorologiques sont disponibles : la région impactée et la quantité d’eau qui va tomber peuvent être connues. Par contre, pour le moment, on ne peut le dire que 3h à l’avance au Niger. Le laps de temps pour agir est trop court et nous travaillons à affiner cela», explique Gado. En effet, «les inondations au Sahel sont en augmentation ces dernières années. Les pertes ont été énormes en 2018».

«Au Mali, on a analysé toutes les prévisions météorologiques disponibles puis on a établi un groupe d’actions précoces, pour savoir qui va faire quoi, quand et où, selon que l’on soit en alerte jaune, orange ou rouge. Par exemple, en alerte orange, on est à un niveau élevé d’alerte, avec surveillance accrue. On vérifie déjà la disponibilité des équipes d’intervention pour un déploiement possible. On a une salle de crise qu’on déploie dans les 112 heures avant la catastrophe qui doit être équipée avec radios, téléphones, cartes géographiques, etc. On prépare les ménages à l’évacuation avant d’atteindre l’alerte rouge. Un protocole d’actions précoces (PAP) a été ainsi validé. Les ménages enregistrés dans l’alerte orange recevront notamment du cash pour se fournir directement chez différents commerçants ciblés dans la localité, des accords préalables ayant été signés avec eux avant la catastrophe. Tout ce mécanisme permet d’agir en amont, avant que les catastrophes n’aient lieu. Les communautés reçoivent les moyens d’agir ; elles peuvent profiter de la fenêtre qui sépare l’alerte précoce du danger. Cela sécurise les moyens d’existence de ces communautés. On passe d’un système passif d’observation des prévisions météo à un processus dynamique, le PAP».