Journée internationale des femmes: la Croix-Rouge de RDC se dote d’une Politique Genre & Diversité
«Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles», le 5ème Objectif de développement durable des Nations Unies est particulièrement d’actualité en ce 8 mars, Journée internationale des femmes. Parmi les pays qui ont encore beaucoup d’efforts à fournir en la matière figure la République démocratique du Congo, classée 152ème sur 189 par rapport à l’index d’inégalité de genre. La Croix-Rouge de RDC, qui est un partenaire privilégié de la Croix-Rouge de Belgique, entend faire bouger les choses.
La prise en compte du genre au niveau de l’institution
Afin d’éviter toute discrimination ou violence liée au genre, la Croix-Rouge de RDC s’est dotée en décembre 2018 d’une Politique Genre et Diversité, dans laquelle elle s’engage à prendre en compte ces questions dans chacune de ses démarches. Au niveau de l’institution, cela se traduit par des mesures concrètes visant par exemple à assurer une représentation équitable des deux sexes à chaque échelon de la hiérarchie; à garantir un accès égal en matière de recrutement, formation, promotion ; à ne faire aucune distinction en termes de compensations, avantages ou sanctions ; etc. De grands efforts seront déployés par la Croix-Rouge de RDC pour que cette politique soit adoptée sur l’ensemble du territoire national.
Des Clubs de Mères pour l’autonomisation des femmes
Au niveau opérationnel, la Croix-Rouge de RDC s’engage à accorder une attention spécifique aux groupes régulièrement discriminés. Les Clubs de Mères, une activité phare de la Croix-Rouge de RDC, contribuent précisément à valoriser le rôle des femmes et à battre en brèche certaines normes socioculturelles les discriminant.
Avec le soutien de la Croix-Rouge de Belgique et du Gouvernement belge, 18 Clubs de Mères ont vu le jour au Kongo central et au Kwango entre 2017 et 2018. Dans l’un d’entre eux, les mères ont développé un commerce autour de moulins motorisés ; une nouveauté très appréciée par les villageois·e·s qui utilisaient jusque-là la force de leurs bras pour moudre maïs et manioc. L’argent perçu par cette activité a permis aux membres de constituer un fonds de solidarité pour s’entraider en cas de coups durs, l’hospitalisation d’un enfant par exemple. Le Club de Mères fonctionne également à l’instar d’une petite banque locale : il peut prêter de l’argent pour préfinancer la rentrée scolaire des enfants ou assurer le lancement d’une activité économique, le Club étant remboursé lorsque les mères ont des liquidités.
Les mères du Club reçoivent par ailleurs tout un tas de conseils de la part de la Croix-Rouge sur la nutrition, l’hygiène, la planification familiale, etc. Lorsqu’elles en perçoivent les effets bénéfiques, les membres sensibilisent les autres femmes du village, ce qui propage les bonnes pratiques.
Une ligne de conduite cohérente
Là où un Club de Mères a été instauré, la Croix-Rouge constate que les femmes ont eu un réel impact sur l’amélioration des conditions de vie de leur village et qu’elles ont gagné une place centrale dans son organisation, en plus d’une autonomie financière à leur niveau. Tous ces facteurs ont contribué à émanciper les femmes et à faire évoluer petit à petit les mentalités en matière d’égalité des sexes. La Politique Genre & Diversité adoptée par la Croix-Rouge de RDC se vit donc au niveau opérationnel comme institutionnel: la question du genre, et des femmes en particulier, est prise en compte sur le terrain avec les communautés, comme entre collègues et volontaires Croix-Rouge. Des progrès pour les droits des femmes qu’il convenait de souligner en ce 8 mars!