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L'action internationale
19.11.2020 |

Journée internationale des toilettes: focus sur notre programme au Bénin

Rien de plus ordinaire que des toilettes et pourtant, aujourd’hui encore, 6 personnes sur 10 dans le monde ne bénéficient toujours pas d’un accès à des installations sanitaires sûres, selon les Nations Unies.

C’est le cas notamment pour certaines communautés se trouvant dans les régions de Cotonou, Aguegue et Dangbo, au Bénin. La Croix-Rouge de Belgique mène actuellement, en partenariat avec la Croix-Rouge béninoise et la Croix-Rouge néerlandaise, un programme visant à augmenter les capacités de résilience des communautés locales.

Nous avons rencontré Marie-Louise N’Takpe, cheffe de projet et déléguée Croix-Rouge néerlandaise, ainsi qu’Antoine Y. Kakessou, chef de projet délégué Croix-Rouge Béninoise.

L’absence de latrines dans une zone d’intervention compliquée

Dans les régions de Cotonou, Aguegue et Dangbo se trouvent des zones facilement inondables. Le changement climatique, la dégradation de l’environnement et la vétusté des infrastructures contribuent fortement à intensifier les crues dans la lagune, causant des inondations et favorisant l’apparition de maladies hydriques telle que le choléra.

Selon Marie-Louise N’Takpe, « durant l’analyse initiale, il n’y avait aucune latrine familiale dans ces régions. On pouvait en trouver dans certains lieux institutionnels et écoles mais très rarement, et souvent dysfonctionnelles. Les populations pratiquaient la défécation à l’air libre. »

Dans ces régions inondables, les maisons sont construites sur pilotis. L’absence de latrine, signifie donc que les fèces se retrouvent dans l’eau environnant les habitations. Cette même eau est utilisée par les habitants pour laver la vaisselle ou faire leur linge, quand certains font bouillir cette eau pour la boire. Outre la dignité humaine, l’assainissement des eaux est donc primordial afin d’éviter la propagation de virus et améliorer le niveau de santé de ces populations.

Une approche adaptée 

L’objectif du programme est d’engager les communautés à construire des latrines par elles-mêmes. Pour cela, la Croix-Rouge utilise l’approche « d’assainissement total piloté par la communauté ».

La première phase consiste à entrer en relation avec les communautés locales pour mieux identifier les besoins et sensibiliser à la nécessité d’avoir des latrines. Ce travail de sensibilisation est important car « les populations qui ont déjà un faible taux de résilience ont des difficultés à se construire des maisons, ils ne voient donc pas l’intérêt de faire des toilettes adéquates » déclare Marie-Louise.

La deuxième phase est de leur apporter un appui pour amener les communautés à changer durablement leurs pratiques d’hygiène. C’est pourquoi, les actions de la Croix-Rouge s’inscrivent dans une démarche d’économie locale autosuffisante en formant des citoyens à des activités génératrices de revenus en lien avec cette thématique.

La Croix-Rouge a formé 45 maçons à la technique de construction de latrines étanches, en leur procurant notamment des outils. Au total, sur ces 3 communes, 547 mères ont été formées à la comptabilité simplifiée, cela pour leur permettre de gérer des boutiques d’hygiène. De cette manière, les ménages locaux sont en mesure de se munir de matériel adéquat à la construction de latrines étanches. Ainsi, nous encourageons les communautés locales à entretenir la pérennité du projet.

Au total, depuis 2019, ce sont 60 latrines familiales et environ 27 latrines institutionnelles qui ont été construites dans la région de Cotonou, Aguegue et Dangbo.

La construction de latrines et la sensibilisation aux pratiques d’hygiènes par la Croix-Rouge du Bénin ont été réalisées dans le cadre du Programme WASH visant au renforcement de la résilience des communautés dans les départements de l’Ouémé et du Littoral (2017-2021), soutenu par le Gouvernement belge et en consortium avec la Croix-Rouge néerlandaise.

 

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