La Croix-Rouge répond aux impacts primaires et secondaires de la COVID-19 au Rwanda
Début décembre, la Croix-Rouge de Belgique en partenariat avec la Croix-Rouge Rwandaise et la Rode Kruis Vlaanderen a démarré ses activités, participant au consortium BAHIA, pour pallier aux conséquences directes et indirectes de la COVID-19 au Rwanda.
En juillet 2020, l’Etat Belge (DGD) a lancé un appel aux ONG belges dans le but de contrôler la propagation de la COVID-19 et d’atténuer ses effets sur une crise humanitaire préexistante. De cet appel est né le consortium BAHIA : « Alliance belge pour l’action humanitaire internationale ». Pour une durée de 12 mois, 7 ONG Belges (Plan, Oxfam Solidarité, Caritas, Rode Kruis Vlaanderen, Croix-Rouge de Belgique, Médecin Du Monde et Handicap International) se réunissent autour d’un objectif commun : contribuer à la réponse aux impacts primaires et secondaires de la COVID-19 sur les populations de la région des Grands Lacs, du Sahel et du Moyen-Orient.
Le Rwanda, notre pays d’intervention
Les conséquences de la pandémie COVID-19 ont exacerbé les problèmes que connaissaient déjà les populations locales. En effet, le Rwanda faisait déjà face à de nombreuses catastrophes naturelles telles que des inondations répétées, des vents violents, et des glissements de terrains induits par des pluies abondantes. En septembre 2020, on dénombrait 17 529 maisons détruites par ces catastrophes. Aujourd’hui, seulement 22% de ces maisons ont été réhabilitées, laissant encore de nombreuses familles dépourvues de logement. Ces mêmes catastrophes avaient endommagé plus de 2500 hectares de récoltes vivrières en moins de 2 mois, fragilisant directement la sécurité alimentaire et le revenu de nombreux ménages.
Avec l’apparition du virus, le Rwanda a mis en place des mesures sanitaires strictes : confinement, fermeture des commerces, des écoles, des frontières aériennes et terrestres.
La rigidité de ces mesures a placé le Rwanda très haut dans la liste des pays qui ont le mieux géré la crise COVID-19, mais leur maintien dans la durée a eu des conséquences multiples sur les populations les plus vulnérables : baisse des revenus, inflation des produits alimentaires, baisse de fréquentation des soins de santé, augmentation des violences au niveau des ménages durant le confinement. Les ménages les plus pauvres déjà sur le fil du rasoir, ont été durement frappés notamment à cause de la perte de leurs moyens de production.
Pour toutes ces raisons, la Croix-Rouge de Belgique a proposé au consortium BAHIA de concentrer son intervention au Rwanda avec un projet qui sera mise en œuvre en partenariat avec la Croix-Rouge rwandaise et la Rode Kruis Vlaanderen. Plus concrètement, le projet appuiera les populations des districts de Kirehe, Ngoma, Kayonza et Nyagatare de la province de l’Est. L’objectif principal est de réduire les effets de la COVID-19 et des crises multiples sur les populations vulnérables par la promotion de la santé et l’amélioration des conditions socio-économiques.
Trois axes d’intervention
Les actions de la Croix-Rouge au Rwanda dans le cadre du consortium BAHIA s’articulent autour de trois thématiques : la sensibilisation et le soutien à la santé publique, l’aide aux ménages pour un relèvement économique, et le soutien psycho-social.
La sensibilisation de masse et l’appui aux services de santé a pour but de contenir la propagation de la pandémie de COVID-19. Par la formation, l’appui à la promotion des gestes barrières et la sensibilisation à l’importance des règles d’hygiène, la Croix-Rouge souhaite renforcer les capacités de prévention et de réponse des communautés. Avec la réouverture récente des écoles, une attention particulière leur est donnée avec un appui dans la mise en place de dispositifs de lavage des mains, ainsi que des sensibilisations adressées spécifiquement aux jeunes écoliers.
L’aide aux ménages s’illustre par la distribution d’argent à des ménages ciblés, afin de soutenir la mise en place ou la reprise d’une activité économique. La Croix-Rouge souhaite ainsi préserver la sécurité alimentaire des personnes les plus vulnérables et satisfaire leurs besoins fondamentaux, par une relance des activités productives et génératrices de revenus.
Enfin, des actions de soutien psycho-social sont mises en place pour assurer aux communautés affectées par les conséquences de la pandémie de bénéficier de mécanismes de protection et de résilience face à la détresse et/ou aux risques de violence et d’abus. Plus spécifiquement, une attention particulière est donnée aux filles issues de familles démunies, à travers une aide complémentaire en cash non conditionnée pour satisfaire les besoins de base immédiats tels que les frais de scolarité, les fournitures scolaires, l’alimentation, les soins de santé, etc.
Suivant ces trois axes, la Croix-Rouge de Belgique et ses partenaires entendent diminuer le plus possible les impacts de la pandémie de coronavirus au Rwanda.