Journée mondiale du lavage des mains : un aperçu de la réalité en Afrique
À l’occasion de la journée mondiale du lavage des mains, la Croix-Rouge de Belgique revient sur ses actions liées à l’hygiène dans ses pays partenaires.
Comme nous l’avons vu avec la pandémie actuelle et les épidémies saisonnières, le lavage des mains est une mesure de base pour se préserver d’un grand nombre de maladies respiratoires et diarrhéiques. En effet, les mains sont constamment en contact avec des matières fécales, des fluides corporels, des aliments contaminés et autres milliers de bactéries, champignons, moisissures et virus invisibles à l’œil nu et qui peuvent y rester plusieurs heures. Le simple geste de se laver les mains au savon régulièrement constitue l’intervention sanitaire la plus économique et la plus efficace pour éviter un ensemble de maladies, bénignes pour la plupart, mais qui peuvent entraîner des complications pour les personnes les plus fragiles.
En Afrique subsaharienne, outre le VIH/sida et la malaria, les infections respiratoires et les maladies diarrhéiques restent une des principales causes de décès. Les problèmes d’accès à l’eau potable, au savon et aux infrastructures d’assainissement rendent les pratiques d’hygiène plus difficiles à mettre en place.
Sensibilisation et promotion de l’hygiène
Avec l’appui financier de l’Union européenne et de la Coopération belge, la Croix-Rouge de Belgique accompagne et soutient ses partenaires – les Croix-Rouge locales – dans la mise en œuvre d’activités visant la sensibilisation à la santé et à l’hygiène, l’assainissement et l’accès à l’eau potable des populations locales. Un axe important de ces projets porte sur la sensibilisation d’enfants dans les écoles, mais également de volontaires locaux et, via ces derniers, de toute la population sur l’importance de se laver les mains.
Ces activités liées à l’hygiène sont visibles dans tous les pays partenaires de la Croix-Rouge de Belgique : le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Mali, le Niger, la République Démocratique du Congo, le Rwanda et le Sénégal. Elles font partie de programmes plus généraux de résilience communautaire qui ont pour objectif de renforcer la capacité des communautés à faire face aux crises, catastrophes et leurs vulnérabilités, à en anticiper les effets, à s’y préparer, à en réduire l’impact, à les surmonter et à se remettre des chocs et des pressions sans compromettre leurs perspectives de développement à long terme.
Il y a différentes approches de sensibilisation à l’hygiène. Parmi les méthodologies les plus utilisées, le CHAST (Children Hygiene and Sanitation Transformation) est une approche à destination des enfants pour la transformation des comportements en matière d’hygiène. Des activités de clubs d’hygiène sont mises en place dans les écoles par des professeurs formés à la promotion de l’hygiène. Ces groupes d’élèves, sensibilisés et responsabilisés sur ces thématiques, vont jouer le rôle de disséminateur des bonnes pratiques auprès de leurs camarades mais aussi de leurs propres familles et communautés.
D’autre part, la méthode PHAST (Participatory, Hygiene and Sanitation Transformation) est une approche participative pour la lutte contre les maladies diarrhéiques, l’amélioration des comportements d’hygiène et la gestion rationnelle des installations d’approvisionnement en eau potable et assainissement. Pour donner un exemple concret, une formation a été organisée au mois de septembre 2021 pour 122 volontaires au Burundi dans l’objectif de compléter la construction d’infrastructures (que sont les latrines, l’aménagement des sources, de puits, adductions d’eau, de citernes de récolte d’eau de pluie, etc.) par la mise en œuvre de sensibilisation pour un changement de comportement, notamment le lavage des mains, à travers la méthode PHAST.
Ces séances de sensibilisation rassemblent des communautés rurales. En cas de freins structurels ou culturels qui empêchent l’adoption des bonnes pratiques, les volontaires vont réfléchir avec la population à des solutions alliant les pratiques d’hygiène avec les contraintes culturelles ou financières.
Lors des séances de sensibilisation, les volontaires Croix-Rouge transmettent des messages simples invitant à l’action, souvent avec des images ou une démonstration grandeur nature. Du matériel (savons, bidons d’eau, etc.) est également distribué pour que les populations puissent reproduire ce qui a été présenté. Par exemple, au Burundi, 8.805 ménages en transformation pour devenir « ménages modèles » ont bénéficié depuis 2017 de matériels afin d’auto-construire sous la supervision des EPRCC (Equipes de Prévention des Risques, des Crises et Catastrophes) des dispositifs de lavage des mains.
En effet, étant donné que peu de ménages ruraux ont accès à l’eau courante, les tippy-tap représentent une alternative facile à mettre en place. Il s’agit d’une structure en bois à laquelle sont accrochés un savon et un bidon d’eau dont de l’eau peut couler en tirant sur une ficelle. De nombreux Tippy Tap ont été réalisés dans le cadre du Programme de Résilience communautaire financé par la DGD (2017-2021).
Les résultats sont encourageants puisque dans les zones d’intervention au Burundi mais aussi dans les autres pays partenaires, les structures de la Croix-Rouge et les communautés arrivent à mieux contrer la pandémie Covid-19, notamment grâce à l’organisation mise en place et les actions de prévention entreprises par les EPRCC. Une bonne nouvelle pour l’avenir de ces populations locales et leur santé !