Plus de 11 millions de personnes touchées par la crise alimentaire au Sahel
De nombreux pays en Afrique, et notamment la région du Sahel doivent faire face à la pire crise alimentaire en dix ans. Plus de 11 millions de personnes vont avoir besoin d’une aide alimentaire et nutritionnelle dans les semaines à venir. Et plus d’1.6 million d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition sévère.
« La grande sécheresse de 2011-2012 avait déjà eu des effets dévastateurs, explique Félix de Marliave, représentant de la Croix-Rouge de Belgique au Sahel. Aujourd’hui, la situation est encore plus dramatique. Cela s’explique par la combinaison de différents facteurs.
- Le réchauffement climatique entraîne une sécheresse dramatique avec des déficits de pluie records et une forte baisse de la production agricole.
- Une exacerbation de la violence au Sahel et la stigmatisation de certaines communautés, entraîne le déplacement d’au moins 2 millions de personnes, qui sont devenues dépendantes de l’aide humanitaire.
- Enfin, la crise économique, renforcée par les effets de la pandémie Covid-19 et par l’impact de la guerre en Ukraine, amène une inflation énorme du prix du blé, du pétrole, et des produits importés.
Une assistance en cash et un dépistage précoce
Au Sahel, la Croix-Rouge de Belgique apporte une aide financière en « cash » aux familles déplacées et aux plus vulnérables. « Les familles peuvent ainsi répondre directement à leurs besoins, sans devoir vendre leur bétail ou puiser dans leurs économies », complète Félix de Marliave.
La Croix-Rouge favorise aussi l’accès à la nourriture pour les populations locales : « On met en place des entrepôts communautaires où les familles reçoivent par exemple des céréales, ou peuvent les acheter à prix réduit ». De la même manière, la Croix-Rouge encourage les communautés à utiliser des semences adaptées aux changements climatiques, et soutient des mécanismes d’alertes météo comme aide à la décision pour les agriculteurs.
Enfin, la Croix-Rouge encourage les mamans à dépister la malnutrition aigüe chez leur enfant en distribuant une « bande de Shakir », une bande en PVC graduée de différentes couleurs, type mètre-ruban, qui mesure le périmètre autour du biceps et permet d’évaluer en un coup d’œil l’état nutritionnel des enfants. La couleur rouge indique la malnutrition sévère, la couleur jaune indique la malnutrition aiguë et la couleur verte indiquant que tout est normal.
« Notre intervention est essentielle », conclut Félix de Marlieve. « En effet, dans certains pays, comme au Burkina Faso, la situation sécuritaire est tellement tendue (violences armées, etc.) que certaines zones deviennent difficiles d’accès pour les organisations humanitaires. Les volontaires ancrés dans de nombreuses communautés sont un véritable relais pour identifier les besoins, diffuser l’information et fournir une assistance humanitaire aux personnes les plus fragiles, dans des zones difficiles d’accès »