Réagir à l’urgence internationale à partir d’un ancrage local
A l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, la Croix-Rouge met en lumière le principe de la localisation de l’aide. La localisation, c’est repenser le secteur humanitaire à partir de la base en fournissant des financements directement aux acteurs locaux, avant et immédiatement après une crise.
Lorsqu’on entend le mot « humanitaire », nous avons tendance à imaginer un·e globe-trotter se précipitant dans un pays en crise pour sauver la situation. Cependant, cette image est loin de correspondre à la réalité d’aujourd’hui. Sur le terrain, ce sont les structures locales qui, la plupart du temps, accomplissent le travail d’assistance humanitaire, souvent de manière invisible.
Ces permanent·es et volontaires interviennent en première ligne en cas de catastrophe et ont souvent accès à des zones que les organisations internationales ne peuvent pas atteindre. Leur présence aux côtés des populations locales avant, pendant et après les crises leur donne une légitimité pour apporter des réponses immédiates aux besoins des personnes affectées, mais aussi des garanties pour établir un rétablissement à plus long terme et un renforcement de la résilience des communautés.
Anticiper et répondre le plus rapidement possible aux crises
La localisation de l’aide est au cœur du modèle de travail de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui soutient un réseau d’organisations locales à travers différents dispositifs, dont le Fonds d’urgence pour les réponses aux catastrophes (Disaster Response Emergency Fund – DREF) est le moyen le plus simple, le plus rapide et le plus transparent d’accéder à un financement international.
En effet, chaque année, des catastrophes de petite et moyenne ampleur se produisent en silence. Sans l’attention des médias ou la visibilité internationale, ces crises peinent à attirer des financements qui font souvent l’objet de processus longs et coûteux, pouvant augmenter les risques de négliger les communautés affectées.
Pour endiguer ces phénomènes, le DREF offre la possibilité d’acheminer rapidement des fonds vers les membres du réseau local de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, appelés Sociétés nationales.
Ce dispositif, dont le Gouvernement belge est parmi les principaux gouvernements donateurs, est axé sur les besoins identifiés par les acteurs de terrain et géré localement. Il repose sur deux piliers : la réponse immédiate aux crises et le pilier anticipatif, qui permettent de prendre des mesures précoces en amont d’un danger.
5 types d’urgences fréquentes soutenues par le DREF
Carte des opérations soutenues par le DREF en 2022
2022 : une année agitée par des crises multiples et complexes
La guerre en Ukraine, la grave sécheresse et la crise de la faim en Afrique, la détérioration du contexte économique au Sri Lanka ou au Liban, le nombre croissant de catastrophes naturelles liées au changement climatique, comme la prolongation de la saison des ouragans en Amérique ou les étés de plus en plus chauds en Europe, … Tous ces événements ont mené davantage de personnes sur la planète à dépendre d’une assistance humanitaire en 2022. En chiffres clés, cela représente:
- 91 Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
- 60 millions de francs suisses alloués
- 154 opérations menées
- 15 millions de personnes touchées
L’anticipation et la réponse aux catastrophes liées au climat spécifiquement ont représenté 52% des allocations totales. Par ailleurs, les allocations demandées en prévision de crises qui sont sur le point de se produire ont augmenté par rapport aux années précédentes et la demande de soutien des Sociétés nationales Croix-Rouge Croissant-Rouge pour anticiper le déclenchement d’épidémies a continué de croître. A titre d’exemple, à la suite d’une nouvelle épidémie d’Ebola en Ouganda en septembre 2022, 5 pays africains ont reçu des allocations pour se préparer au risque potentiel de propagation transfrontalière de cette maladie.