Israël/Territoires occupés : appel à la protection des civils à Rafah
Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) met en garde contre les conséquences dévastatrices des hostilités à Rafah, dans la bande de Gaza.
La situation à Rafah devient critique avec l’afflux massif de personnes déplacées et le manque criant de ressources de base. Les déclarations et rapports officiels, ainsi que les frappes militaires continues, indiquent qu’une nouvelle phase du conflit se déroule et qu’il est essentiel que les vies civiles soient protégées. Le principe fondamental de l’humanité doit être respecté.
« Face à une opération militaire à Rafah, densément peuplée, nous renouvelons notre appel aux parties au conflit, et à tous ceux qui ont de l’influence sur elles, à épargner et à protéger les vies civiles et les infrastructures », a déclaré Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour la région du Proche et Moyen-Orient.
Pour rappel, le droit international humanitaire (DIH) interdit certaines actions, parmi lesquelles les déplacements forcés, l’utilisation de boucliers humains et les attaques aveugles ou causant des morts, des blessés et des destructions disproportionnées parmi les civils.
Rafah sous tension
Gaza a enduré quatre mois de conflit de haute intensité. Pour échapper aux combats, de nombreuses personnes ont fui vers Rafah, désormais tellement surpeuplée que les personnes déplacées cherchent désespérément un espace libre pour y installer une tente rudimentaire. Il y a un manque de nourriture, d’eau potable, d’assainissement, de soins de santé et de sécurité.
En plus d’un stress et d’une peur constants, et compte tenu des blessures, de l’âge et des handicaps, de nombreux résidents sont dans un état d’affaiblissement et courent un risque élevé de mourir d’infections ou de maladies courantes.
Défis des opérations humanitaires
Depuis fin octobre, une équipe médicale du CICR est stationnée à l’hôpital européen de Gaza et effectue plus d’une douzaine d’interventions chirurgicales urgentes par jour. Les équipes du CICR répondent aux besoins humanitaires, mais nous craignons que les opérations à plus grande échelle continuent d’être entravées par des problèmes d’accès et de sécurité, ainsi que par la contamination par les armes, qui mettent en danger les civils et les humanitaires. Les organisations humanitaires doivent disposer de garanties minimales pour pouvoir transporter l’aide en toute sécurité et atteindre rapidement les personnes dans le besoin.
En outre, il est urgent que le filet de l’aide arrivant à Gaza devienne un flux constant : nourriture, eau potable, articles d’hygiène, médicaments et matériel.