48.000 personnes déplacées aidées à Minova, prise au piège par les combats à l’est de la RDC
Minova, ville d’environ 50.000 habitants nichée entre le lac Kivu et les montagnes, était un noyau commercial dynamique dans l’est de la République démocratique du Congo. Mais depuis l’intensification fin 2023 du conflit armé que connaît la région des Kivu depuis trente ans, les échanges commerciaux se sont drastiquement ralentis.
Le vendredi, jour du marché, la rue principale de la ville était remplie de camions qui venaient de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu ou de Goma dans la province voisine du Nord-Kivu. Les camions apportaient des biens ménagers et repartaient ensuite avec des fruits et des légumes produits localement pour les acheminer vers d’autres marchés dans les grandes villes aux alentours.
« À cause de la guerre, nous n’avons pratiquement pas de revenus. Il est difficile d’acheter de la nourriture. Les prix ont augmenté. C’est pourquoi nous nous demandons : comment survivre ? Comment allons-nous vivre ? », s’inquiète Kasereka Kohonja, un coiffeur qui travaille au marché de Minova.
A présent, la seule route entre Goma et Minova a été coupée par les combats entre les forces gouvernementales et le groupe M23 (Mouvement du 23 mars), tandis que la route reliant Bukavu et Minova connait, elle, des problèmes à la suite des inondations et glissements de terrain. L’acheminement des vivres est devenu extrêmement difficile et on ne peut désormais accéder à Minova que par le lac qui est également devenu de moins en moins sûr pour des embarcations civiles à cause des conflits armés dans la zone.
Les ressources essentielles manquent d’autant plus que la population de la ville a explosé, avec des centaines de milliers de personnes ayant fui leurs villages au cours des derniers mois. Celles-ci se sont réfugiées à Minova dans l’urgence avec pour seul bagage les vêtements qu’elles portaient sur le dos.
« La vie nous a mis à genoux », lâche Béatrice Tunisifu, une jeune mère déplacée depuis deux mois avec son bébé. « À cause de la faim et de la maladie.”
Ces dernières semaines, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a apporté de la nourriture et des articles ménagers de première nécessité à près de 48.000 personnes déplacées à Minova et ses alentours, après avoir obtenu la garantie d’un accès sans danger de la part des parties au conflit.