Hôpitaux sous pression : la dure réalité de Gaza
Ahmad, jeune gazaoui de 10 ans, était simplement sorti pour faire des courses ce samedi. Une tâche ordinaire mais qui, dans une zone de guerre, est empreinte de danger. Au lieu de revenir sain et sauf, il a été touché par une explosion. Il se souvient s’être réveillé à l’hôpital quelques heures plus tard après avoir été opéré pour retirer les éclats d’obus de sa poitrine.
Ce récit est loin d’être un cas isolé. Samedi dernier, 26 patients ont été amenés en urgence à l’hôpital de la Croix-Rouge à Rafah suite à des frappes contre Al-Mawasi. Les blessures les plus graves sont dues à des éclats d’obus et les patients auront besoin de plusieurs interventions et thérapies pour récupérer avant de pouvoir quitter l’hôpital.
« Le nombre de patients nécessitant une réanimation après l’afflux de victimes de samedi est difficile à imaginer », déclare le Dr Pankaj Jhaldiyal.
Les enfants pris au piège
Il s’agit du dernier d’une série d’incidents impliquant de nombreuses victimes auxquels les travailleurs de la Croix-Rouge sont confrontés depuis mai.
Rien que la semaine dernière, l’hôpital a reçu 850 patients supplémentaires dans le service de consultation externe, dont près de la moitié sont des femmes et un tiers des enfants. La plupart des patients ont été déplacés de leur domicile à plusieurs reprises et vivent avec peu de nourriture et d’eau potable, dans des zones surpeuplées, ce qui les expose plus facilement à la maladie.
Avec plus de 12.000 enfants décédés, le conflit armé à Gaza a tué plus d’enfants en quatre mois qu’en quatre ans de conflits à travers le monde. Ce sont les chiffres avancés par l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) en mars dernier, dénonçant une véritable « guerre contre les enfants ».
Rien qu’au cours des 10 derniers jours, 8 écoles ont été touchées. « La guerre prive les filles et les garçons de Gaza de leur enfance et de leur éducation », a dénoncé sur le réseau social X, le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini.
Une réponse médicale sous pression
Depuis l’ouverture de l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge en mai, notre équipe a assuré 12.000 consultations et plus de 500 interventions chirurgicales. 80 % des interventions pratiquées concernent des blessures directement liées au conflit armé.
« Les vagues de blessés successives dues aux combats incessants ont mis à rude épreuve la capacité de notre hôpital – et de toutes les autres structures de santé du sud de la bande de Gaza – à soigner des patients en danger de mort. Un nouvel incident impliquant un grand nombre de victimes forcerait nos médecins et nos infirmières à faire des choix extrêmement difficiles. », a déclaré William Schomburg, chef de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza.