L’Afrique en état d’urgence : la course contre la propagation de la variole du singe
Alors que l’épidémie de variole du singe, aussi connue sous le nom de Mpox, continue de gagner du terrain sur le continent africain, la Croix-Rouge intensifie sa réponse afin de sauver des vies.
Cette infection virale aux symptômes semblables à ceux de la grippe, se manifeste par une éruption cutanée douloureuse et des ganglions enflés, pouvant entraîner la mort chez les personnes vulnérables.
Les chiffres sont saisissants : plus de 17.000 cas suspects ou confirmés et 500 décès dans au moins 12 pays. Le taux de létalité est de 3,2 %. Avec la propagation alarmante d’une nouvelle variante du virus, le Clade 1b, les cas ont explosé dans des pays qui n’avaient jamais connu d’épidémie de Mpox auparavant, comme le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda.
Cette augmentation des cas a incité l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Africa CDC à déclarer l’épidémie comme une urgence sanitaire mondiale et continentale.
Un réseau mondial pour appuyer les réponses à l’urgence
Face à cette menace croissante, la Fédération Internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FIRC) intensifie ses efforts de réponse à travers l’Afrique. Son réseau, composé de 49 Croix-Rouge locales, 14.000 employés et 4 millions de volontaires à travers l’Afrique, tirera parti de sa portée inégalée pour soutenir les gouvernements en tant que partenaire auxiliaire.
La République démocratique du Congo (RDC), épicentre de l’épidémie, a enregistré 92 % des cas de variole du singe. La Croix-Rouge locale soutient la réponse du gouvernement en diffusant des informations fiables et précises sur la santé, mène une surveillance communautaire pour détecter et signaler les cas suspects, apporte un soutien psychosocial aux personnes touchées et soutient des mesures de promotion de l’hygiène.
De son côté, la Croix-Rouge de Belgique a débloqué des fonds pour appuyer les réponses d’urgence de la Croix-Rouge du Rwanda et du Burundi en lien avec l’épidémie.
« Je n’ai pas d’autres choix que d’essayer de sauver des vies »
La mission des volontaires de la Croix-Rouge dans les différents pays touchés par l’épidémie est claire : sauver des vies tout en empêchant la propagation du virus.
Hélène, volontaire de la Croix-Rouge de la RDC depuis 2018, tente de protéger sa communauté dans l’une des provinces les plus durement touchées. Chaque jour, elle consacre 4 heures à la sensibilisation aux questions de santé.
« C’est la Croix-Rouge qui m’a appris qu’il y avait une épidémie de Mpox. Je ne connaissais pas la maladie auparavant. Maintenant, je suis capable d’expliquer quels sont les symptômes, comment elle se propage, comment l’éviter et comment les gens peuvent se protéger et protéger la communauté », explique-t-elle.
Au début, la jeune femme avait peur d’aller dans les communautés et de contracter la maladie, celle-ci pouvant se propager facilement d’une personne à l’autre.
« C’est normal d’avoir peur au début. Je suis volontaire, je n’ai pas le choix que d’y aller et d’essayer de sauver des vies. Maintenant, le fait que les gens m’appellent pour des suspicions de cas me rassure car cela veut dire qu’on fait du bon travail. Ils comprennent qu’ils ne peuvent pas rester chez eux, qu’il y a un risque de propagation de la maladie. »
Un appel à une action coordonnée
L’appel à une action coordonnée et urgente résonne à travers le continent : il est crucial de contenir cette épidémie avant qu’elle n’atteigne des proportions encore plus dramatiques.
« L’épidémie de variole nous rappelle brutalement que les virus ne connaissent pas de frontières. La pénurie de tests, de traitements et de vaccins exige une réponse mondiale coordonnée, y compris un accès accru aux stocks de vaccins en Afrique. Un effort unifié est essentiel pour protéger les populations vulnérables et éviter des souffrances et des morts inutiles », déclare Bronwyn Nichol, responsable de la santé publique dans les situations d’urgence à l’IFRC