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L'action internationale
14.10.2024 |

Soutenir l’action locale au Burkina Faso face à la crise humanitaire

La Croix-Rouge de Belgique est présente au Burkina Faso depuis de nombreuses années à travers plusieurs programmes financés principalement par l’Etat belge et la Direction générale pour la protection civile et les opérations d’aide humanitaire européennes de la Commission européenne. Globalement, ces programmes visent à accélérer l’action locale lors des crises humanitaires, préparer et répondre aux épidémies et aux pandémies ou encore répondre aux vulnérabilités accrues des personnes déplacées internes et des communautés hôtes vulnérables dans les localités d’accueil.

 

Le besoin de réponses complémentaires pour renforcer la résilience des communautés

Depuis 2016, le Burkina Faso connaît une crise sécuritaire sans précédent, devenue la plus grave de son histoire récente. En seulement cinq ans, cette crise est devenue la plus dévastatrice pour les civils dans les pays du Sahel. Elle a perturbé profondément les secteurs économiques, socio-culturels, et de conflits, compromettant les mesures d’aide aux communautés. L’insécurité se manifeste par la destruction d’infrastructures, des violations des droits humains et du droit international humanitaire, mais surtout par des attaques contre les civils, qui deviennent toujours plus des cibles. L’environnement complexe du pays crée des défis considérables pour renforcer la résilience de la population face aux chocs récurrents, tandis que les ménages ont un accès de plus en plus limité à la nourriture, aux moyens d’existence et aux services sociaux de base.

 

Une crise complexe aux conséquences multiples pour la population

La recrudescence des attaques des groupes armés depuis plusieurs années a forcément entraîné de nombreux déplacements de populations vers les centres urbains et affectent tous les secteurs d’activités socio-économiques et politiques du Burkina Faso. Au début de l’année 2024, le Ministère de la Santé burkinabè rapportait que près de 40% des établissements de santé avaient dû fermer ou réduire leur service au minimum, privant plus de 4 millions de personnes d’accès aux soins dans tout le pays, alors que certaines régions particulièrement concernées par un nombre élevé de personnes déplacées connaissent des pics d’épidémies comme la rougeole, la polio, la dengue ou la fièvre jaune. Sur le plan de la sécurité alimentaire, ces mêmes régions (Centre-Nord, Est, Nord et Sahel) connaissent depuis plusieurs années une crise de plus en plus croissante, cumulant effet climatique, crise de déplacement, insécurité et autres facteurs qui complexifient et dégradent un peu plus chaque jour les conditions humanitaires, à l’instar des autres pays du Sahel au Niger et au Mali.

 

 

L’accès à l’eau, un enjeu majeur au Burkina Faso

La forte dégradation sécuritaire a entrainé un déplacement de plus d’un million de personnes déplacées en moins de 2 ans au Burkina Faso. L’augmentation et la récurrence des mouvements de populations quittant leurs localités respectives en quête de sécurité ont un impact sur l’accès à l’eau potable et son assainissement, ainsi qu’une forte incidence sur la fréquence des maladies d’origine hydrique. Sur le plan de la disponibilité de l’eau pour les personnes, on constate une forte pression sur les ouvrages avec une augmentation des pannes et une dégradation des infrastructures. Les femmes et les enfants sont parfois obligés de marcher plus de 5 kilomètres pour chercher l’eau, en passant quelques fois la nuit au point d’eau, avec des risques évidents pour leur protection. C’est dans ce contexte, que la Croix-Rouge Burkinabé, avec l’appui technique et financier de la Direction générale pour la protection civile et les opérations d’aide humanitaire européennes de la Commission européenne (DG ECHO) et de la Croix-Rouge de Belgique, met en œuvre des projets de réhabilitation et de construction des infrastructures, des campagnes de promotion de l’hygiène et de l’assainissement, des contrôles de la qualité de l’eau et du renforcement des capacités pour contribuer à lever les barrières auxquelles font face les communautés.

 

 

 

 

Les personnes déplacées internes au cœur de toutes les vulnérabilités

Dans ce contexte, les besoins des populations déplacées et hôtes sont nombreux : perte des moyens de production, inaccessibilité aux terres et ressources, problèmes psychologiques, sécurité alimentaire, problèmes d’hygiène de santé et de malnutrition, qui affectent particulièrement les femmes enceintes, les femmes allaitantes et les enfants de moins de 5 ans. Ce contexte délétère met à mal la cohésion sociale et la cohabitation pacifique des communautés, notamment à cause de la rareté des ressources dans les zones d’accueil. L’aide humanitaire reste donc la principale source de revenus pour plus de 80% des personnes déplacées, mais aussi pour les communautés hôtes.

 

Une attention particulière à l’éducation

Dans ce contexte sécuritaire très complexe avec une volatilité sans précédent sur fond de conflits communautaires et de violences armées presque quotidiennes contre des civils et des services étatiques, près de 60 % de personnes affectées sont des enfants, privé·es de l’accès à l’école et exposés à la traite d’êtres humains ou au recrutement forcé par les groupes armés. C’est ainsi que la Croix-Rouge Burkinabé, en collaboration avec l’Aide internationale de la Croix-Rouge luxembourgeoise et la Croix-Rouge de Belgique, ont élaboré un projet se focalisant sur le droit à l’éducation en améliorant l’environnement d’apprentissage de l’enfant. Dans le but d’appuyer un des secteurs les plus touchés par la crise sécuritaire, ce projet vise concrètement à renforcer la sécurité alimentaire dans les écoles d’accueil pour soutenir la scolarisation des élèves déplacé·es internes et de leur famille.

Une vigilance de tous les instants pour les volontaires de la Croix-Rouge burkinabè

Au regard de la situation sécuritaire très volatile dans les zones d’intervention, pouvant entrainer l’insécurité des équipes, la Croix-Rouge Burkinabè a mis en place des mesures d’atténuation de ces risques, notamment le respect des coutumes locales, le maintien de bonnes relations avec tous les acteurs locaux, la sensibilisation continue du personnel du projet aux risques et aux règles de sécurité, la mise en place d’un réseau étendu pour la collecte d’informations sécuritaires, ainsi qu’une forte implication des volontaires et des leaders communautaires dans la mise en œuvre des activités. A titre d’exemple, face au risque de rupture des stocks des denrées alimentaires dans les marchés, et de forte inflation dans les localités sous blocus, la Croix-Rouge Burkinabè a lancé un appel d’offre pour contractualiser avec les fournisseurs locaux pour permettre d’éviter la pression sur le marché local et garantir l’acheminement des livraisons.

 

L’intégralité de ces programmes sont mis en oeuvre par la Croix-Rouge burkinabè avec l’appui de la Croix-Rouge de Belgique, mais également d’autres partenaires opérationnels et financier :