RDC : les hôpitaux de Goma submergés face à l’afflux de blessés

La situation sécuritaire se dégrade dangereusement à Sake, une localité proche de Goma, en République démocratique du Congo (RDC). À l’hôpital CBCA Ndosho de Goma, soutenu par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), les équipes médicales font face à une vague incessante de blessés, dépassant largement leurs capacités d’accueil.
Une situation critique dans les structures de santé
« Ce matin, autour de 7h30, nous avons été appelés par nos collègues pour nous signaler un afflux massif de blessés en provenance de Sake. Nous avons constaté de nombreux blessés civils, militaires, des femmes et des enfants à l’hôpital. Sur une capacité de 146 lits, nous avons plus de 200 patients. Nous sommes dépassés et nous espérons que cela va s’arrêter », témoigne Emmanuel Konin, chef de projet au CICR.
L’hôpital, saturé, peine à répondre à l’urgence. Les équipes chirurgicales, mobilisées sans relâche, opèrent des patients gravement blessés, parfois couchés à même le sol par manque d’espace. Les blessés continuent d’affluer, transportés à moto, en bus ou à l’aide de volontaires de la Croix-Rouge congolaise.
Des conséquences désastreuses pour les civils
Depuis le début du mois de janvier, plus de 600 blessés ont été pris en charge par les structures soutenues par la Croix-Rouge, dont près de la moitié sont des civils. Parmi eux figurent un grand nombre de femmes et d’enfants, victimes de tirs d’armes à feu et d’explosions dans des zones densément peuplées, comme Goma ou les camps de déplacés.
La province du Nord-Kivu compte désormais le plus grand nombre de personnes qui ont fui les combats en RDC, soit 2,5 millions d’après le Bureau des Nations-Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires. Pour les familles déplacées qui réussissent à retrouver des terres à exploiter ou pour les communautés hôtes qui peuvent encore travailler leur terre, la présence de nombreux hommes armés entre les lieux d’habitation et les champs à cultiver a considérablement augmenté les cas d’agressions physiques, y compris sexuelles, et les taxations illégales.
Des besoins humanitaires cruciaux
La situation sur le terrain reste extrêmement préoccupante.
« Nous recevons un grand nombre d’appels de personnes blessées, désemparées et livrées à elles-mêmes. Un accès humanitaire sécurisé est indispensable pour répondre aux besoins les plus urgents comme l’accès à l’eau potable, à l’électricité, à la nourriture et aux soins de santé », conclut François Moreillon.
Depuis le début du conflit armé, la Croix-Rouge vient en aide aux personnes impactées en distribuant des vivres, en fournissant un soutien psychosocial mais aussi en fournissant des soins de santé.