Ukraine : trois ans après, un soutien humanitaire toujours essentiel

Trois ans après le début du conflit armé entre la Russie et l’Ukraine, les besoins restent immenses. En 2025, on estime que 12,7 millions de personnes en Ukraine auront besoin d’une aide humanitaire.
27 % des rapatriés s’installent proches des lignes de front
Alors que près de 6,8 millions d’Ukrainiens ont trouvé refuge à l’étranger, un nouveau rapport de la Fédération internationale de la Croix-Rouge révèle que les difficultés financières poussent de plus en plus d’Ukrainiens déplacés à rentrer chez eux, même dans les zones de la ligne de front où les destructions massives et la menace de violence restent élevées.
Les systèmes de soutien s’affaiblissent, le coût de la vie augmente et les dettes s’accumulent. Plus de la moitié des retours sont motivés par des raisons économiques. Pour beaucoup, en particulier les personnes âgées, les soins de santé sont inaccessibles et les difficultés quotidiennes deviennent insurmontables.
C’est le cas d’Alona, réfugiée en Roumanie avec sa fille et sa mère de 84 ans, qui a dû rentrer en Ukraine pour assurer des soins médicaux urgents à cette dernière.
« Ma mère avait des problèmes cardiaques. Nous avons visité de nombreux hôpitaux. Ils nous ont dit qu’ils pouvaient poser une prothèse gratuitement, mais que nous devrions attendre longtemps. Nous n’avions pas ce temps. Nous avons donc pris la décision de retourner en Ukraine. »
Une aide de première ligne qui se poursuit
Face à cette situation, le Mouvement Croix-Rouge continue de fournir une assistance aux personnes touchées dans le cadre de l’une des plus vastes interventions humanitaires de son histoire. En trois ans, 22 millions de personnes ont bénéficié de son aide.
De la ligne de front en Ukraine aux communautés de réfugiés à travers l’Europe, les équipes de la Croix-Rouge fournissent une aide d’urgence : des abris, de la nourriture, des kits hygiène des soins médicaux ou encore des couvertures et des chauffages pour aider les familles à rester au chaud durant l’hiver.
4,6 millions de personnes ont reçu une aide financière, leur permettant de couvrir leurs besoins essentiels.
Des initiatives de soutien psychologique et de formation professionnelle facilitent également l’intégration et l’autonomie des déplacés. Près de 2 millions de personnes ont bénéficié d’une aide psychologique, essentielle pour surmonter les traumatismes.
Parmi elles, Yanina, réfugiée en Roumanie avec ses enfants. Le 12 avril 2022, un mois après avoir pris la fuite, elle apprend que son mari Volodymyr a été fait prisonnier de guerre. Malgré la douleur et l’incertitude, Yanina reste résiliente. À Iași, en Roumanie, elle ouvre son propre salon de coiffure. Sa fille Kamila, inspirée par sa mère, étudie pour devenir coiffeuse et fait du bénévolat à la Croix-Rouge roumaine.
« C’était très difficile quand nous sommes arrivés ici. La Croix-Rouge m’a beaucoup aidée. Ils ont découvert que j’étais douée pour le dessin et m’ont proposé d’enseigner aux enfants. Cela m’a fait du bien de travailler avec eux et de les aider. Ils m’ont également trouvé un excellent psychologue », raconte Kamila.
Entre-temps, nous avons appris une bonne nouvelle : un échange de prisonniers de guerre a eu lieu la première semaine de février et Volodymyr est finalement rentré chez lui.
L’urgence persiste, notre engagement aussi. Trois ans d’aide humanitaire, et elle doit continuer. Aidez-nous à soutenir les victimes en faisant un don.