Myanmar, trois mois après le séisme : une mission de solidarité à long terme

Trois mois après les violents séismes qui ont frappé le centre du pays, des milliers de familles au Myanmar poursuivent une lente et fragile reconstruction de leur quotidien.

Le 28 mars 2025, la terre a tremblé. Deux secousses meurtrières, de magnitude 7,7 et 6,4, ont ébranlé le cœur du Myanmar. En quelques secondes, des milliers de maisons, d’écoles et d’hôpitaux se sont effondrés. Plus de 3.700 personnes ont perdu la vie, 5.000 ont été blessées, et 200.000 habitants ont été déplacés. Trois mois plus tard, les stigmates sont encore visibles dans les villages, les rizières délaissées, et les abris précaires faits de bâches et de bouts de bois.

À SakarInn, Daw Khin Cho Mar vit désormais sous un toit qui n’est pas le sien.

« En ce moment, je peux rester temporairement chez quelqu’un d’autre, mais je ne suis pas encore en mesure de travailler et de gagner un revenu. L’aide financière de la Croix-Rouge va m’aider à subvenir à mes besoins alimentaires quotidiens », confie-t-elle.

Comme elle, plus de 23 000 foyers ont reçu une aide en espèces, destinée à leur permettre de répondre à leurs besoins immédiats : nourriture, médicaments, matériaux de réparation ou encore transport.

Un pays sous tension, une réponse solidaire

Au total, 1,35 million de personnes ont été affectées à travers le pays. Et dans certaines zones comme la région de Sagaing, déjà marquées par les conflits et les inondations de 2024, le séisme a aggravé une crise humanitaire chronique. À cela s’ajoute la mousson, tombant sur des maisons éventrées, rendant les abris insalubres et augmentant le risque de maladies d’origine hydrique.

Face à l’ampleur de la catastrophe, la Croix-Rouge a déployé une opération d’urgence. Plus de 195.000 personnes ont déjà été aidées. Des soins de santé ont été fournis à 13.000 bénéficiaires, 1,2 million de litres d’eau potable distribués, et des articles de première nécessité (kits d’abris, moustiquaires, ustensiles de cuisine) ont été livrés à 98.000 personnes.

La reconstruction commence, mais elle prendra du temps

La Croix-Rouge travaille aussi à renforcer la résilience à long terme. Dans les villages, les comités communautaires sont remis en place pour coordonner la distribution des aides, identifier les priorités et adapter les solutions aux besoins locaux. Des programmes de relance des moyens de subsistance sont prévus, incluant des formations, des kits agricoles et l’appui à la micro-entreprise.

Parmi les priorités des mois à venir : reconstruire des logements sûrs, restaurer l’accès à l’eau et à l’assainissement, relancer les écoles, et assurer un soutien psychosocial aux survivants. Alors que les enfants reprennent peu à peu le chemin de l’école, des milliers d’entre eux n’ont toujours ni salle de classe, ni fournitures.