Briser l’isolement et répondre à l’urgence avec la Croix-Rouge Burkinabè

Dans la vallée du Sourou, des milliers de familles ont vécu isolées pendant plus de deux ans sous blocus. Malgré des routes impraticables et une insécurité persistante, la Croix-Rouge burkinabè, grâce au soutien de l’Union européenne et de l’Etat belge, continue son travail pour acheminer une aide vitale dans cette zone isolée. Membre d’un consortium réunissant la Croix-Rouge de Belgique, d’Espagne, du Luxembourg ainsi que le Norwegian Refugee Council, elle œuvre aux côtés de ses partenaires pour renforcer l’impact de cette réponse humanitaire.

Accès humanitaire limité

Déjà fragilisés par une dégradation continue de la situation sécuritaire qui limitait l’accès humanitaire, plusieurs villages de la vallée du Sourou furent victimes de blocus instauré par les porteurs d’armes, pendant plus de deux ans, dans la Boucle du Mouhoun au nord-ouest du Burkina Faso.

Un blocus est un acte militaire qui touche directement les populations civiles : c’est l’impossibilité de circuler librement, de faire entrer des vivres ou de sortir pour se soigner. Pour des milliers de familles, cela signifie un isolement total, coupées des routes, sans réseau téléphonique, avec un accès limité aux services essentiels.

En mars 2025, des opérations militaires menées par les Forces de Défense et de Sécurité ont permis de lever ce blocus. Mais elles ont aussi déclenché des représailles violentes, entraînant des déplacements massifs de certaines populations vers la commune de Di, ainsi que Tougan et Dédougou. Là encore, les défis étaient immenses : besoins humanitaires accentués, routes impraticables, insécurité persistante, accès humanitaire limité. La seule voie d’approvisionnement vers Di passe par des convois militaires rares et risqués, soumis à des embuscades et aux aléas de la saison des pluies.

Une réponse portée par la Croix-Rouge burkinabè

Dans ce contexte, la Croix-Rouge du Burkina Faso a engagé une réponse rapide et vitale, en coordination avec les autorités locales et le Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation du Burkina Faso. Grâce au respect des Principes humanitaires fondamentaux (humanité, impartialité, neutralité et indépendance), elle est la seule organisation humanitaire à avoir réussi à acheminer et distribuer une assistance multisectorielle dans la commune de Di, et ce dès les premières semaines suivant les incidents.

La réponse apportée en quelques chiffres :

• 18 267 personnes ciblées pour une aide alimentaire
• 250 abris d’urgence construits
• 850 kits d’articles ménagers essentiels (des couvertures, des ustensiles de cuisines, des lampes solaires…)
• 800 kits d’hygiène distribués (savons, produits pour l’hygiène féminine, brosse à dent et dentifrice, désinfectant…)
• 150 ménages accompagnés pour mettre en place des potagers accolés à leur habitation, leur permettant ainsi de cultiver sans devoir se déplacer dans les zones insécurisées

Ces résultats sont le fruit d’une mobilisation exceptionnelle des volontaires burkinabè. Présents au cœur des communautés, ils ont joué un rôle clé dans l’évaluation des besoins et la bonne conduite des distributions. Leur engagement illustre la force du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge : une présence locale, une action basée sur le respect de principes fondamentaux, et une capacité unique à intervenir là où d’autres ne peuvent pas accéder.

Les voix de bénéficiaires

Plus qu’une aide matérielle, la réponse apportée par la Croix-Rouge burkinabè permet aux personnes déplacées de retrouver un peu de stabilité dans un contexte incertain. Comme en témoigne plusieurs bénéficiaires :

« Dans notre détresse, nous avons eu beaucoup de choses grâce à la Croix-Rouge. Nous avons reçu du riz, du maïs, de l’huile, des lampes solaires, des nappes, un fourneau pour cuisiner, des couvertures, des ustensiles de cuisines. Nous les remercions sincèrement pour ces dons ». Raconte une bénéficiaire des distributions organisées par la Croix-Rouge du Burkina Faso.

« Nous avons quitté notre village dans des conditions difficiles, pour nous retrouver ici dans une maison de fortune, avec 25 personnes. C’était difficile mais l’aide dont nous avons bénéficié nous a soulagés et a amélioré nos conditions de logement ». — Témoignage d’un ménage déplacé

Ces témoignages montrent que cette assistance humanitaire n’est pas seulement une distribution : c’est la preuve qu’en conjuguant efforts locaux et solidarité internationale, il est possible d’agir même dans les zones les plus difficiles d’accès.

 

Ce programme financé par la Direction générale pour la protection civile et les opérations d’aide humanitaire européennes de la Commission européenne, et co-financé par la Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire du Royaume de Belgique, se poursuit jusqu’en mars 2027 pour renforcer la dignité et la résilience des familles touchées par la crise.

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